Paris est et demeure un haut lieu de culture. Tout les poètes, écrivains, peintres français (et étrangers) y ont trouvé une véritable source d’inspiration. La plupart des QG de ces artistes d’antan ont disparus au profit de brasseries, pharmacies ou autres. Heureusement, il nous reste notre mémoire pour imaginer ces virtuoses discuter de leurs dernièrs chefs-oeuvres dans ces endroits mythiques… Voici 4 adresses du Paris culturel déchu mais pas oublié.
1 – Le café du Rat Mort
Drôle de nom pour un des Hauts-Lieux du Paris artistique et littéraire… Son origine est toute aussi cocasse puisque « le Grand Café de la Place Pigalle » doit son surnom à l’odeur effroyable qui caractérisait l’endroit. Peut-être est-ce grâce à cette originalité que Baudelaire ou Rimbaud y avaient leurs habitudes ? Quoiqu’il en soit, on imagine bien les deux poètes griffonnaient des vers autour d’un café en admirant la frénésie désinvolte de l’illustre quartier de Pigalle du 19ème siècle…
Le Rat Mort
7 place Pigalle – Paris 75009
2 – Le music-hall ABC
En 1933, Mitty Goldin transforme un ancien théâtre boulevard Poissonière en un music-hall. Il le nomme ABC pour paraître en premier dans les programmes parisiens. Sa technique (ou la programmation) fonctionne puisque le lieu devient rapidement un des music-halls les plus réputés de la capitale. C’est d’ailleurs dans cette salle qu’Edith Piaf devient « grande chanteuse » en 1937. Un an plus tard lui succède Charles Trenet, triomphant pour démarrer sa carrière solo. On entend d’ici les applaudissements énergiques et les standing ovations qui furent les belles heures de cet endroit aujourd’hui disparu.
ABC
11 boulevard Poissonnière – Paris 75002
3 – Le Café Riche
Les artistes du 19 siècle avaient bon goût. En témoigne un de leurs quartiers général le plus réputé, le Café Riche dit « le plus célèbre restaurant du monde » ! C’est à Louis Bignon que l’on doit cette renommée, lorsqu’à la fin des années 1840 il prend la tête du restaurant. Amateurs de bonnes viandes, plats de Rois, grandes cuvées et autres soirées mondaines, le Tout Paris s’y donne rendez-vous pour boire et être vu. On y croise notamment Maupassant, Zola, Doré ou Dumas… Une belle époque désormais révolue.
Le Café Riche
16 boulevard des Italiens – Paris 75009
4 – Dingo Bar
Aujourd’hui « Auberge de Venise », hier « Dingo Bar », le 10 rue Delambre a changé. Entre ces murs se sont rencontré pour la première fois deux des plus grands écrivains américains : Ernest Hemingway et Scott Fitzgerald. On pourrait encore presque sentir ces deux cerveaux en fusions dans la salle du restaurant…
Le Dingo Bar
10 rue Delambre – Paris 75014
Mais c’est Hemingway lui-même qui en parle le mieux dans « Paris est une fête » : « Il arriva une chose bien étrange la première fois que je rencontrai Scott Fitzgerald. […] Il était entré au Dingo Bar, rue Delambre, où j’étais assis en companie de quelques individus totalement dépourvus d’intérêt […] Il était donc assis au bar, sa coupe de champagne à la main, quand sa peau parut se tendre sur son visage au point d’en effacer toute boursouflure, et continua à se tendre jusqu’à lui faire une tête de mort. »
Photo de couverture : peinture de Henri Fautin-Latour, 1872