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L’incroyable histoire de Notre-Dame de Paris

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Bien enracinée sur l’île de la cité depuis huit siècles, la cathédrale Notre-Dame de Paris est aujourd’hui le cœur battant de Paris.

 Pour cette vieille dame, tout commence le 12 octobre 1160.

A l’époque, Maurice de Sully devient évêque de Paris. Cette nomination changera à jamais le visage de la ville, l’évêque décidant de faire construire une Eglise digne de  la capitale de France et dédiée à la Vierge-Marie.

Une construction qui durera 87 ans !

87 ans durant lesquels les hommes et les femmes qui participèrent à l’édification de Notre-Dame se succédèrent régulièrement, inventèrent des procédés de construction inconnus jusqu’alors pour réussir le tour de force qu’impose l’édification d’un monument gigantesque !

128 mètres de long, 40 mètres de large et haut de 69 mètres (la flèche atteint 96 mètres mais viendra plus tard). Deux rosaces au Nord et au Sud de 13,10 mètres de diamètres chacune tandis que celle que vous voyez depuis le parvis Ouest fait 9.70 mètres de diamètre.

Mais le plus impressionnant est sans doute la charpente de l’édifice :  il aura fallu 1300 chênes pour la réaliser, soit plus de 21 hectares !

Tout cela à été réalisé sans outils modernes mais à la seule force physique et intellectuelle des constructeurs et des maîtres d’œuvres dont le premier, restera d’ailleurs, anonyme pour l’éternité. Et pourtant c’est lui officia durant la première partie des travaux.

notre dame 1600

 

Mais pour bâtir, encore faut-il savoir où ! Ça sera sur l’Île de la Cité !

L’emplacement sur lequel va être construit Notre-Dame n’est pas anodin. Il est déjà connu pour être un lieu sacré : on sait que les Nautes (riche corporation de navigateurs)  y avaient construit un temple à la gloire de Jupiter. Avec la christianisation, il fut remplacé par la Cathédrale Saint Étienne de Paris, construite soit au IVe soit au VIe siècle,  qui abrita le corps de Saint Germain lors du siège de Paris par les Normands. Peu à peu, elle devient moins importante que l’abbaye de Saint-Germain de Prés et la seule trace écrite qu’il nous reste date de 1110 et nous apprend que cette église est en ruines.

Ces dernières seront détruites entre 1160 et 1163, date à laquelle fut posée la première pierre de Notre-Dame par le pape Alexandre III (il était en effet réfugié en France à cette époque). Toutefois la présence du Saint-Père, bien que possible, n’a jamais été confirmée par un document écrit.

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La Cité et le Pont-au-Change en 1650 – Hoffbauer © Musée Carnavalet 

Pour que le chantier puisse avoir lieu, il fallait de l’espace, c’est pourquoi on aménagea un parvis et l’on détruisit un pâté de maison pour percer la rue Neuve Notre-Dame par laquelle les matériaux utilisés pour la construction devaient passer. Elle débutait en face de la future Cathédrale et se terminait 76 mètres plus loin dans l’actuelle rue de la Cité. Elle fut détruite en 1865 quand le baron Haussmann décida d’agrandir le parvis. Toutefois, les anciens bâtiments qui l’entouraient sont marqués au sol depuis 1970 par des pavés plus clairs que les autres.

La construction peut donc commencer et il faut du grandiose. La Cathédrale Saint Etienne, ruinée, était bien trop petite pour accueillir les fidèles parisiens. De plus, le style roman était trop sombre, la lumière ne pénétrait pas ou bien trop peu à l’intérieur des églises.

Imaginez donc l’audace et la prouesse technique pour construire plus grand et plus haut, percer les murs de rosaces qui illuminent la nef d’une gerbe de couleurs chatoyantes et canaliser le poids des voûtes sur des arcs-boutants…

 Notre_Dame_de_Paris_cathedral

Entre 1163 et 1182, les bâtisseurs s’affairèrent à la construction du chœur et de son double déambulatoire (derrière le chœur) et le 19 mai, le maître-hôtel fut consacré par Henri de Château-Marçay, légat pontifical (envoyé par le pape) et assisté par l’évêque deParis. Trois ans plus tard, le patriarche de Jérusalem, Héraclius, venu à Paris pour prêcher la troisième croisade, officia dans ce même chœur.

En 1195, l’abside était terminée et la nef de la Cathédrale était relativement avancée (sa construction avait débuté après la consécration du chœur). L’année suivante vit la mort de Maurice de Sully qui laissa par testament cinq milles livres pour que le chœur soit couvert d’une toiture de plomb.

Odon de Sully, successeur de Maurice sans avoir de rapports familiaux avec lui, supervisa la construction jusqu’à sa mort en 1208.
C’est au début de l’épiscopat de Pierre de Nemours (1208-1219) que l’on commença à construire la façade et les portails.
Les travaux de la nef  reprirent en 1218, pour faire contrebuter les premières travées de celle-ci contre la façade élevée jusqu’à la galerie des Rois (1225).
paris-notre dame

 

Entre 1225 et 1250, c’est la partie haute de la façade ainsi que les deux tours qui sont construites.

Nous sommes alors sous le règne de Saint Louis et la construction de la Cathédrale Notre-Dame est terminée.
Les interventions ultérieures ne seront que réfections, modifications et embellissements (transformation du transept, arcs boutants et clôture du chœur…).

paris-carte-lutece

Il aura donc fallu 87 ans pour que le souhait de Maurice de Sully se réalise. Les bâtisseurs qui ont construit le chœur ne virent pas la cathédrale achevée ! La foi seule les poussait à s’investir dans l’œuvre d’une vie.

Œuvre qui malheureusement connu les affres de la mode (les transformations opérées sous Louis XIV),  du temps (la première flèche édifiée entre 1220 et 1230 dut être démontée en 1786) et de l’Histoire (les Révolutionnaires vandalisèrent Notre-Dame, pillèrent son trésor, décapitèrent les statues de la galerie des Rois, en 1871 des communards mirent le feu à des chaises et des bancs).

Si la cathédrale est en bon état aujourd’hui, c’est un peu grâce à Victor Hugo que nous le devons. Ce dernier s’était ému, à l’instar de nombreux romantiques, du sort que les Parisiens, pauvres ou puissants, avaient faire subir à ce symbole de la foi chrétienne et cette preuve du génie humain. C’est pourquoi il publia Notre-Dame de Paris en 1831, année qui fut d’ailleurs marquée par des émeutes anti-légitimistes dont la Cathédrale pâtit assez sérieusement.

paris-avant-notre-dame

14 ans plus tard, en 1845, Eugène Viollet-le-Duc et Jean-Baptiste Antoine Lassus entamèrent la restauration de ce joyau architectural. L’Assemblée Nationale leur alloua 2 650 000 francs pour les travaux. Ayant atteint cette somme en 1850, le chantier s’arrêta. Maintes et maintes fois Viollet-le-Duc dut présenter des projets pour que Notre-Dame ne devienne pas une ruine. Lassus étant mort en 1857, son associé termina la restauration en 1864. Le chantier atteint un coût total qui dépassait la douzaine de millions de francs.

C’est à Notre-Dame, lieu mystique et mystérieux, que sont conservés la Sainte Couronne d’Épines et un bout de la croix du Christ ainsi qu’un clou de celle-ci. Toutefois ne sont exposés à la vue du public que les reliquaires chargés de les recueillir et offert par des donateurs tel Napoléon Ier et Napoléon III.

Aujourd’hui, après avoir fêté ses 850 ans, Notre-Dame accueille environ 13 millions de visiteurs par an (soit une moyenne de plus de 30 000 visiteurs par jour). Pour l’anecdote, sachez qu’il y a plus de monde qui visite Notre-Dame en un an qu’il y a d’habitants dans l’agglomération urbaine de Paris !

Cathedrale_notre dame

 

Crédit photo de couverture : LT Photographer


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