Couverture : Groupe de midinettes, vers
1920. © Albert Harlingue / Roger-Viollet
Une “midinette”, qu’est-ce que c’est de nos jours ? Le genre de fille un peu cucul-la-praline, qui s’émerveille d’un rien et qu’on peut si facilement berner. Une jolie fille, coquette, au grand coeur et aux moeurs parfois un peu légères, … voilà ce que c’est, dans le langage commun, une “midinette” version 2016.
Seulement voilà, comme toute expression, son emploi s’est peu à peu élargi au cours des siècles. Pour la petite histoire, ce mot a été employé pour la première fois en 1890, par un journaliste, pour qualifier les jeunes couturières des grandes maisons de mode parisiennes “qui faisaient dînette le midi” (midi, dînette, midinette, vous nous suivez ?).

Midinettes déjeunant en plein air au jardin des Tuileries, 1902. © Albert Harlingue / Roger-Viollet
Ces jeunes femmes, souvent issues de milieux populaires, mais toujours au fait des dernières tendances et vêtues à la pointe de la mode, se rassemblaient au déjeuner pour partager un repas plutôt frugal dans les parcs publics (et oui, sachez que nos couturières faisaient tout particulièrement attention à leur ligne). Elles s’installaient notamment aux Tuileries, à deux pas des maisons de Haute Couture pour lesquelles elles travaillaient. La version old school du Tupperware sur les quais, en somme !

Midinettes sortant du magasin de couture Paquin, rue de la Paix dans le 2ème, vers 1900. © Albert Harlingue / Roger-Viollet

Midinettes, rue de la Paix, 1912. © Maurice Louis Branger / Roger-Viollet
Et c’est en partie grâce aux midinettes que le mythe de la Parisienne est né ! Élégante, naturelle, distinguée, svelte, la Parisienne chic a tout pour plaire et qu’importe ses moyens financiers. Si c’est pas beau ça !

Midinette aux Tuileries, vers 1930. © Albert Harlingue / Roger-Viollet