70% de nos toits sont gris

Il s’agit en fait d’un mariage unique entre le gris clair du zinc et le gris plus foncé de l’ardoise ! Les toits de la Madeleine ou de l’Opera Garnier ont, eux aussi, une couleur très propre à Paris, un vert-gris clair : ça, c’est le cuivre, rouge à la base, qui devient ensuite vert avec le temps.

Haussmann, le coloriste de Paris

Tout commence au milieu du 19ème siècle, lors de la transformation de Paris par Napoléon III et les travaux du Baron Haussmann : élargir les rues, redonner de l’air aux parisiens, moderniser la ville. Les fameux immeubles haussmanniens poussent comme des champignons dans la capitale. Pour leurs toits, Haussmann choisit les plaques de zinc : un matériau pas cher, facile à découper et à installer. Et surtout, un tout nouveau produit qui représente à l’époque la modernité absolue !

On distingue le zinc (gris clair) de l’ardoise (gris foncé). Les toits verts eux sont en cuivre. © Xavier D’ABRIGEON

Sous les toits gris, les bonnes !

Ces matériaux, hyper légers, permettent aux architectes d’utiliser peu de charpentes et donc de créer plus d’espaces pour l’habitant. Grâce à cette nouvelle technique, on peut dorénavant vivre sous les toits : c’est donc l’arrivée des fameuses chambres de bonnes. Les toits parisiens ne sont pas justes beaux et typiques de notre ville : ils sont innovants et créent plus de place pour vivre.

Un savoir-faire qui ne sera jamais abandonné

Aujourd’hui, ce sont les couvreurs, des hommes qui savent maîtriser tous ces matériaux comme personne, qui se chargent de restaurer nos toits. Partie intégrante du paysage urbain, les parisiens et la Ville de Paris tiennent à préserver ce patrimoine, notamment à travers une candidature des toits de Paris au Patrimoine Mondial de l’UNESCO ! C’est Gilles Mermet, journaliste et photographe (qui a réalisé un ouvrage photo sur le métier de couvreur) qui dirige ce comité, soutenu par Delphine Bürkli, la maire du 9ème arrondissement.  D’après lui, si « cette inscription à l’UNESCO pourrait être une belle publicité pour ce Paris méconnu vu d’en haut, le chemin est encore long avant d’être inscrit, puisqu’il va notamment falloir convaincre le Ministère de la Culture ». L’aventure des toits de Paris n’est pas terminée !

1) 70% des toits parisiens sont gris principalement en zinc et en ardoise.

2) C’est Haussmann qui choisit le zinc au milieu du 19ème siècle lors des grands travaux qui vont marquer à jamais l’architecture parisienne car il est pas cher, facile à découper et à installer.

3) Grâce à la légèreté du zinc, les charpentes des toits s’allègent, créant ainsi un nouvel espace habitable : c’est l’apparition des chambres de bonne !